Réglementation et conditions
Si vous souhaitez vous lancer dans un compostage en établissement, il est important que vous ayez pris connaissance de la réglementation et des conditions à remplir avant votre prise de décision.
Tout d’abord, sachez que le compostage en établissement s’inscrit dans ce que l’on appelle “Compostage de proximité” et qui recouvre toutes les pratiques de compostage : en jardin individuel, en immeuble ou quartier (compostage partagé) et en établissement (compostage autonome en établissement).
Le compostage est un processus biologique de dégradation, de transformation et d’assainissement de la matière organique, se déroulant à l’aide de bactéries, champignons, insectes, d’eau et d’oxygène, dans le but de créer un amendement naturel pour nos sols. Le compostage est donc un procédé aérobie c’est-à-dire en présence d’oxygène.
Le compostage tel que vous le pratiquerez dans votre établissement repose sur le mélange de déchets de cuisine et de déchets de jardin broyés appelés broyat ou matière sèche. Ce procédé permet après une période de 6 mois à 1 an, l’obtention d’un compost qui peut alors être utilisé pour nourrir et structurer les sols des jardins.
Le compost passe par différentes phases sur une période de 6 et 9 mois environ :
- Une phase thermophile aussi appelée hygiénisation avec une montée en température. Dans les petits composteurs, il est fréquent que cette montée en température soit très faible.
- Une phase de refroidissement,
- Une phase de maturation.

Le compost se pratique dans trois bacs :
- Le bac des apports (phase de montée en température et de refroidissement).
- Le bac de maturation qui nécessite de la tranquillité et ne sera pas dérangé par les apports et le brassage.
- Le bac de stockage de matière sèche.
Les principaux gestes du compostage consistent :
- Les apports quotidiens : à chaque apport de déchets alimentaires, on mélange, en surface du composteur, avec un volume équivalent de matière sèche pour bien décolmater et oxygéner le compost.
- Les mélanges en profondeur ont lieu tous les mois.
- Le transvasement vers le bac de maturation dépend du dimensionnement du composteur, en général après 2 à 3 mois d’apport.
Traitement des biodéchets pour les structures
Le compostage de proximité est encadré par un arrêté datant du 9 avril 2018 qui fixe un certain nombre de règles et propose aussi des dérogations, du fait des quantités de déchets relativement modestes en jeu. Pour les établissements du secteur tertiaire, les points essentiels dans cet arrêté sont les suivants :
La structure responsable de l’installation doit être clairement identifiée
Le site doit être supervisé par une organisation compétente
Les référents de site doivent être identifiés et formés
Le composteur doit être implanté à distance suffisante des habitations et des portes et fenêtres d’ERP
La tenue d’un registre est obligatoire avec traçage des principales opérations (retournement, vidage, distribution compost)
La tenue d’un registre est obligatoire avec traçage des principales opérations (retournement, vidage, distribution compost)
Un bilan annuel et synthétique doit être réalisé comportant les infos suivantes : quantités traitées, nombre ménages, principales opérations, solutions apportées
Une signalétique doit être installée sur le site indiquant les coordonnées des responsables, les conditions de dépôt, la liste des déchets acceptés/refusés…
Le site doit être entretenu et propre
Une réserve de matière sèche doit obligatoirement être présente (broyat de bois par exemple)
Une organisation assurant un approvisionnement pérenne en matière sèche en quantité suffisante doit être mis en place
Le compost ne peut être utilisé que par les producteurs de déchets compostés.

Les points détaillés ci-dessus sont importants mais les 3 questions fondamentales à se poser avant toute décision sont :
- Disposons-nous de la place suffisante pour l’installation d’une unité de compostage ?
- Sommes-nous en mesure de nous approvisionner de façon pérenne en broyat de végétaux, en volume à peu près équivalents au volume de nos biodéchets alimentaires ?
- Disposons-nous d’une surface d’espaces verts suffisante pour utiliser le compost sur notre site ?
Si au moins une de ces 3 questions donne lieu à une réponse négative, il faut peut-être reconsidérer le projet.