Mise en place d'une solution
Dans les entreprises, la mise en place d’une solution de gestion des biodéchets doit être en conformité avec plusieurs textes réglementaires dont le code de l’environnement qui définit la notion de biodéchets.
Pour vous qui souhaitez vous mettre en conformité, la première chose à savoir est la définition de ce que sont les biodéchets.
L’article R. 541-8 al.7 du code de l’environnement les définit de la façon suivante :
- Les déchets non dangereux biodégradables de jardin ou de parc.
- Les déchets alimentaires ou de cuisine provenant des ménages, des bureaux, des restaurants, du commerce de gros, des cantines, des traiteurs ou des magasins de vente au détail.
- Ainsi que les déchets comparables provenant des usines de transformation de denrées alimentaires.
Mieux comprendre sur les déchets
Ainsi, si l’on exclut les déchets issus des Industries Agro-Alimentaires (IAA), c’est-à-dire le 3ème item, et que l’on s’en tient aux entreprises ou établissements du secteur tertiaire , les biodéchets sont constitués des déchets de cuisine et de Table (DCT) et des déchets de parc et jardin.
Les DCT peuvent être des déchets de préparation, des restes de repas, des denrées non consommées ou ayant dépassé la date limite de consommation. Les DCT incluent les huiles alimentaires végétales, huiles d’assaisonnement et huiles de cuisson ou de friture qui sont des déchets gras non dangereux.
Qu’ils soient d’origine animale ou végétale, et parce qu’il est impossible de garantir le non croisement des produits, tous les DCT sont considérés comme des sous-produits animaux SPAn. Il existe 3 catégories de SPAn: C1, C2 et C3.
Dans le secteur tertiaire, les DCT appartiennent généralement à la catégorie 3, c’est-à-dire la moins contrainte par les obligations de traitement. Cependant, s’il y a défaut de stockage (température et/ou durée trop élevée), leur qualité (odeur, aspects, présence de nuisibles) peut se dégrader et ils peuvent être déclassés en catégorie 2 et leur traitement devient alors plus coûteux.
Première étape de la mise en conformité par rapport à la réglementation : l’identification des sources de production et l’estimation des quantités (poids ou volumes) pour les déchets alimentaires.
Pour ce faire, il est possible de mettre en place le tri à la source et d’organiser une campagne de pesée ou de suivi des volumes, pendant une période donnée.
Le choix des consignes de tri des biodéchets alimentaires appartient à la structure et n’est pas universel, contrairement à une idée largement répandue. Ainsi, une cantine pourra faire le choix de trier l’ensemble des déchets alimentaires (y compris, les restes de viandes, de poissons, les produits laitiers…) alors qu’une autre pourra être plus restrictive dans ses consignes en ne gardant que les déchets végétaux. Ces choix dépendent de la nature et du volume des déchets produits, de la solution retenue, de l’engagement des parties prenantes… Dans le cas de consignes très restrictives, il faudra mettre en place une solution pour évacuer le reste des biodéchets non retenus.
Dans certains secteurs, comme l’hôtellerie de plein air, il est très difficile de mener des campagnes de pesée car il n’est pas possible de demander aux producteurs de biodéchets alimentaires que sont les vacanciers de peser leurs déchets pendant leur séjour (hors circonstances très particulières). De plus, restant un temps très limité sur site, les résultats d’une éventuelle pesée ne seraient pas forcément significatifs.
On peut aussi utiliser des ratios disponibles dans la littérature ou auprès des entreprises spécialisées dans la gestion des biodéchets.
L’idéal est de croiser plusieurs méthodes d’estimation.
Une fois connus les gisements et les poids ou volumes de biodéchets produits, on peut envisager des actions de réduction d’un éventuel gaspillage alimentaire pour réduire les coûts de mise en place d’une solution par la suite. Dans ce cas, on réitérera la campagne de pesée ou de volume pour estimer les gains liés à la mise en place d’actions concrètes.
En ce qui concerne les déchets de parc et jardin (dits déchets verts), il est important d’en estimer également la nature et les volumes produits, et de s’interroger sur le mode de gestion (en interne ou géré par un prestataire). Là encore, des solutions de réduction des déchets verts existent : gestion différenciée, espacement des tontes de pelouse et mulching (tonte broyée et laissée sur le sol), broyage et utilisation sur place Cette étude du gisement des déchets verts est particulièrement importante si vous vous orientez vers une solution de compostage autonome en établissement.
Une fois connus les volumes ou poids produits, une fois réduits ces quantités par des actions anti gaspillage, il est possible de choisir une ou une combinaison de solutions. Les solutions de valorisation font l’objet d’un autre article de notre blog.